J.Haydn:Die sieben letzten Worte unseres Erlösers am Kreuze
Une entente musicale exquise
«Die sieben letzten Worte unseres Erlösers am Kreuze»
de Joseph Haydn en l'église Saint-Michel
Réunis autour d'une tâche noble mais difficile, la Chorale Saint-Michel, l'ensemble «Les musiciens» ainsi que les solistes Carmen Welter-Jander (soprano), Marie-Jeanne Klein (alto), Camille Kerger (ténor) et Jean-Marie Kieffer (basse) avaient invité en l'église millénaire du Marché-aux-Poissons, ceci à l'occasion du «Allerséile-Concert».
Les sept sonates, avec l'introduction et le mouvement final, qui constituent l'oratorio de Haydn, appellent quant à leur interprétation non seulement au solide savoir-faire des artistes, mais s'adressent tout particulièrement à l'inspiration du directeur musical, à son imagination, à sa capacité de donner à chaque «parole» sa juste expression musicale. Gerry Welter qui est à la tête de la chorale depuis déjà trente ans a certainement su témoigner de cette inspiration aux chanteurs et musiciens car la prestation fut portée de bout en comble par la même beauté.
Dès l'introduction, on pouvait constater cet excellent mélange entre souplesse et tempérament conjointement produit par l'orchestre, au volume rond mais jamais excessif, et la chorale qui savait s'imposer naturellement. Dans la première parole «Vater, vergib ihnen, denn sie wissen nicht, was sie tun», le couple soprano-alto témoignait d'une parfaite homogénéité. Eléments discrets mais d'une assurance remarquable, les solistes ont accompli tout au long de l'oeuvre un formidable travail d'intégration. Il faut surtout relever les interventions de Camille Kerger qui dans les mouvements «Fürwahr, ich sag es dir : Heute wirst du bei mir im Paradiese sein» et «Jesus ruft: Ach mich dürstet» démontrait aisance et fine sensibilité musicale.
Aptes à profiter de toute la dimension dramatique de l'oratorio, notamment par la mise en relief soignée des contrastes propres à chaque «parole», musiciens et choeurs faisaient assister à un concert de tout premier choix. Espérons que cette magnifique entente musicale se produise encore à de nombreuses reprises.
PS LW du 6 novembre 1993
