Allerséileconcert 2009
Luxemburger Wort du 07 novembre 2009
Par Isabelle Trüb
Hommage à Haendel, Mendelssohn et Haydn
La Chorale Saint-Michel au service du traditionnel concert de novembre
L’Eglise Saint‑Michel a accueilli un nombreux public pour le tradiÂtionnel concert de la Chorale Saint‑Michel, avec la participation de l’orchestre de chambre « Les musiciens », l’organiste Alain Wirth et les chanteurs solistes Jeni Bern, Manou Walesch, John‑Colyn Gyeantey et David Pike, sous la direction de Gerry Welter. Au proÂgramme, diverses ceuvres remarÂquables portant la signature de trois compositeurs dont on fête l’anniversaire en 2009: Georg Friedrich Haendel (250e anniverÂsaire de sa mort), Felix MendelsÂsohn‑Bartholdy (200e anniversalre de sa naissance), et Joseph Haydn (200e anniversaire de sa mort).
Le Concerto pour orgue en si bémol majeur, de Haendel, a offert une entrée en matière plein d'enÂtrain. Après un premier mouveÂment de caractère joyeux, à la pulsation dynamique, où les musiÂciens et l’organiste Alain Wirth ont fait montre d'une excellente entente, un bref mouvement lent a déroulé sa ligne méodique souple et ample, avant de laisser place à un brillant dernier mouvement, au rythme dansant et aux traits virÂtuoses. La partie soliste de l’inÂtense Arioso, « Ombra mai fu », qui a suivi, a été interpété avec chaÂleur par l’alto Manou Walesch, avec un accompagnement soutenu de la part de l'orchestre de chamÂbre, sous la baguette de Gerry Welter.
Trois pages de Mendelssohn ont complété la première partie du concert. Le Trauergesang « Sahst du ihn hernieder schweben », confié au choeur a cappella, a trouvé une assise toute en douceur, égreÂnant les nuances délicates avec finesse et s'appuyant sur une diction attentive, arrondissant les angles et les tensions harmoniques pour mettre en valeur le timbre pur des sopranos, ou la puissance de la chorale réunie. Tirée d'Elias, « Hebe deine Augen auf », pour choeur de femmes, a bénéficié des mêmes qualités, dans une interprétation aux phrases naturels et aux contrastes réussis. La dernière partition de Mendelssohn, le Geistliches Lied « Lass, o Herr, mich Hülfe finden », pour alto solo, choeur et orgues, a déployé une atmosphère tranquille, Alain Wirth entrainant l’ensemble de chanteurs d'une main expérimenÂtée depuis les orgues. Le timbre chaleureux et grave de la voix de Manou Walesch, dont la partie soliste s'est retrouvée noyé par le registre de l’accompagnement instrumental, aura malheureuÂsement eu quelque peine à s’imposer.
L’imposant « Stabat Mater »
En seconde partie, l’ensemble au grand complet donna, toujours sous la direction de Gerry Welter, l’imposant « Stabat Mater », de Haydn. Si l’ensemble instrumenÂtal, emporté par un élan d'enthouÂsiasme, aurait pu par moment se faire plus discret, le chocur a su intégrer la masse sonore avec un à ‑propos louable, et les chanteurs solistes ont appuyé avec conÂviction les différents caractères de leurs interventions. Le soprano Jeni Bern, qui a remplacé au pied levé Véronique Nosbaum soufÂfrante, a apporté un travail tout en détail de la partition, se jouant de la riche ornementation, glissant avec aisance à travers les nuances d'intensité les plus variées, et se montrant une partenaire de choix lors des duos et quatuors vocaux. L'alto Manou Walesch a su déveÂlopper ses qualités vocales au maximum dans ces pages dramatiÂques, alors que le ténor John-ÂColyn Gyeantey a choisi de faire ressortir le coté expressif et noble de sa partie soliste, et que David Pike, à la partie de basse, s'est affirmé avec énergie et conÂviction.
De généreux applaudissements ont salué ce copieux programme, qui a servi de prélude à d'autres anniversaires, puisque la Chorale Saint‑Michel fêtera son 160e anniÂversaire en 2010, après 50 années sous la direction de Gerry Welter.